Le projet hackAD adaptera, diffusera et développera la bonne pratique du Social Hackathon Umbria (#SHU) sur l’apprentissage inclusif, qui a été initié et mis en œuvre par le partenaire du projet Egina (P2) à Foligno, en Italie.
Initialement prévue comme l’événement italien final du projet Generation0101, la première édition du Social Hackathon Umbria, SHU2016, a immédiatement démontré qu’elle avait un impact positif et durable sur tous les acteurs impliqués dans le processus de co-création de solutions numériques répondant aux défis sociétaux. Ces trois dernières années, l’initiative a été menée dans la ville de Foligno (en Italie), impliquant un nombre croissant de participants (de 80 en 2016 à plus de 160 en 2018). Ces derniers ont bénéficié de différentes activités d’apprentissage mises en œuvre sur une période de trois à quatre mois. La méthodologie de formation du SHU prévoit d’ailleurs la participation de deux groupes cibles principaux :
– des jeunes apprenants défavorisés qui suivent un programme de formation structuré sur une ou plusieurs compétences numériques pour améliorer leur profil professionnel et mettre en pratique ce qu’ils ont appris en contribuant au développement de solutions numériques qui répondent à des défis sociaux spécifiques (en jouant le rôle de hackers juniors lors du hackathon final);
– des représentants d’entités publiques ou privées actives au niveau social et qui ont un intérêt à identifier et à développer une solution numérique à un problème social (en jouant le rôle de lanceurs de défis et en participant activement à l’événement).
La principale force de la méthodologie SHU c’est qu’elle base l’ensemble du processus sur le potentiel éducatif qu’une expérience de co-création pourrait offrir à tous les participants, quels que soient leur niveau de compétence numérique et leur profil professionnel ou personnel. Par conséquent, sur la base du thème annuel de chaque édition du SHU, différents groupes supplémentaires ont été invités à participer à l’événement final. Cet événement dure 48 heures et représente la phase finale d’un processus à plutôt long terme où tous les participants ont enfin le sentiment d’avoir gagné quelque chose, même s’ils ont effectivement reçu une plaque ou un prix.
Cela fait trois ans que le SHU a été mis en place, avec un thème qui a changé chaque année (2016 : numérique pour les organisations à but non lucratif, 2017 : numérique pour le patrimoine culturel, 2018 : numérique pour l’entrepreneuriat et l’emploi) et qui a impliqué:
– 120 personnes parmi les NEET, les jeunes chômeurs et les réfugiés qui ont suivi une ou plusieurs formations, d’une durée moyenne de 30 heures chacune, en conception web, outils de collaboration en ligne, e-journalisme, codage simple, développement d’applications mobiles, vidéo numérique, développement de jeux vidéo, narration numérique, production de contenu de réalité augmentée et conception graphique.
– 60 personnes parmi les organisations à but non lucratif, les entreprises sociales, les associations, les organismes publics et les innovateurs sociaux individuels de toute l’Europe qui ont présenté une proposition pour le développement d’une solution numérique à un problème social.
– 200 lycéens qui ont participé à l’événement à différents niveaux : en tant que membres des équipes de codéveloppement, en aidant l’équipe chargée de la couverture médiatique, en participant à des événements parallèles et à des ateliers.
– 18 solutions numériques concrètes (6 par an) qui ont été développées et partagées avec la licence Creative Commons CC BY-NC 3.0 IT.
De plus, chaque année, 100 à 150 personnes parmi les experts, les passionnés de numérique, les enfants ayant des parents et des grands-parents et de nombreux autres acteurs participent aux différents événements parallèles promus lors de l’événement principal (ouvert uniquement aux participants accrédités) : sessions du jury social, zone de jeux, expositions numériques et visites de la ville, ateliers et séminaires. En d’autres termes, l’objectif pédagogique principal du SHU consiste à renforcer au maximum l’impact d’une formation sur les apprenants, en leur faisant expérimenter :
1. comment utiliser leurs compétences acquises pendant la formation pour créer un produit ou un service numérique concret, utile à la société et répondant à un défi social ;
2. pourquoi la coopération et le travail d’équipe sont des éléments clés pour la mise en œuvre réussie d’un projet ; et
3. pourquoi répondre aux besoins d’un certain groupe cible ne peut faire abstraction de la participation des personnes directement concernées par ces besoins ou, du moins, de certains représentants des organisations concernées, par exemple des organisations à but non lucratif ou des entreprises sociales.
En effet, le troisième aspect de cette liste peut être considéré comme le deuxième élément innovant du format SHU : s’assurer que les bénéficiaires directs (par exemple les entreprises sociales, les ONG, les OSC travaillant dans le domaine de l’inclusion sociale, les écoles, les organisations de jeunesse, les bibliothèques, les autorités publiques, etc.) des solutions qui seront développées pendant le concours participeront activement non seulement à la définition du défi, mais ils feront également partie des groupes de co-création. Enfin, le troisième aspect important dans l’organisation du SHU est la sélection de chefs d’équipe motivés et compétents, qui suivent et dirigent le processus de co-création et garantissent la finalisation des résultats.
Lors des trois premières années de l’initiative, nous avons recueilli de nombreuses preuves des effets positifs à court terme pour les jeunes participants, tels que la création d’opportunités professionnelles et éducatives pour les NEET qui ont finalement réalisé quelle direction prendre à l’avenir, mais aussi pour les réfugiés qui ont eu la chance de montrer leurs talents et leurs compétences dans le domaine numérique. Nous commençons à remarquer l’impact à long terme que les solutions numériques développées grâce au SHU peuvent apporter à la société au sens large. Nous avons, par exemple, récemment été informés que le site web FuroRiga (https://www.fuoririga.org), qui est géré par l’ONG homonyme, a été reconnu par le gouvernement italien comme le seul site web adéquat pour permettre la communication et l’échange de lettres anonymes entre adolescents à l’intérieur et à l’extérieur de la prison.